Carnet de bord

Ma première rencontre avec Madagascar date de l’été 1995. Cette année-là  a également eu lieu mon premier contact avec SOS Madagascar. Et depuis, je vis une véritable histoire d’amour avec cette île et cette association.

En ce début d’année 2006, j’ai partagé cette passion de Madagascar avec mon ami André, jeune retraité.

Nous voici impatients dans l’avion qui nous conduit vers notre grande aventure, en ce 1er janvier 2006. Dès les premiers pas à  l’aéroport d’Ivato, je retrouve les senteurs si particulières à  Tana. Mon ami André et moi sommes saisis par la moiteur de l’atmosphère ! Nous avons quitté Paris à  moins quatre degrés et là , la température est à  28° ! L’accueil chaleureux de Justine, la vice-présidente de l’association, nous fait oublier nos courbatures et relativiser le brusque changement de climat. Justine nous sert un vary amin’anana et saosisy gasy à  damner un saint (riz très cuit avec des brèdes et des saucisses façonnées à  la malgache). Ce petit déjeuner traditionnel nous ragaillardit. Nous remettons à  Justine le fauteuil roulant et les médicaments que nous avons transportés dans nos bagages.

  • Notre première destination : Ampefy. Le lac Itasy est d’une beauté apaisante. Les sourires sont sur toutes les lèvres ; l’hospitalité malgache est une réalité et non un mythe.
  • Nous poursuivons notre périple vers l’est, sur la RN 2, direction Toamasina (Tamatave), deuxième ville et premier port de commerce de Madagascar.
  • L’humidité du climat favorise l’essor des arbres et des fleurs : les nuances de vert, les jaunes, rouges et oranges éclatants nous éblouissent. Nous faisons une halte à  la réserve d’Andasibe et avons un aperçu de la faune endémique de l’île : lémuriens, caméléons, grenouilles’¦
  • Arrivée à  Toamasina : des bateaux rouillés flottent nonchalamment dans le port. Nous continuons jusqu’à  Mahavelona (Foulpointe).
  • Le dernier cyclone a endommagé plus encore la bourgade mais les habitants reconstruisent inlassablement et cette ténacité nous rend admiratifs.
  • Retour vers Tana – passage obligé en raison du réseau routier de l’île ‘“ et direction Antsirabe.
  • Nous prenons la RN 7 et traversons des terres riches qui produisent l’essentiel des fruits et légumes de l’île. Nous nous arrêtons en route pour acheter des carottes, des pommes de terre que nous offrirons aux enfants d’Akanisoa, comme le veut la tradition malgache : les voyageurs se doivent de ramener les « fruits du voyage ».

Cette étape revêt une grande importance pour André et moi. Il va enfin voir nos petits protégés et moi, je me réjouis de les retrouver après huit mois d’absence. Nous n’avions pas prévenu de notre arrivée et la surprise de notre visite fait plaisir à  voir : les enfants affichent un sourire radieux ! Les « dadatoa » (tontons) sont là  ! Nos ventres arrondis les font rire et ils trouvent un surnom rigolo à  Dédé : « poulet de chair » ! Car à  Madagascar, les poulets fermiers sont des poulets de chair et quand on a devant soi un vrai Dédé Poulet, quoi de plus tentant que de lui donner ce sobriquet ! Mon ami Dédé ne s’en offusque évidemment pas, tellement il est heureux de partager ces moments de complicité avec les enfants.

Nous profitons de cette visite pour prendre des nouvelles de l’orphelinat. Celles-ci ne sont pas bonnes : il reste en réserve seulement l’équivalent de deux jours de riz et la cherté de la vie oblige l’équipe éducative à  serrer les dépenses au maximum. Ni une ni deux, nous faisons le plein de provisions et achetons du surplus de nourriture : fromages, chocolats, friandises, sodas pour un super goûter.

Comme l’a souhaité une donatrice norvégienne, l’orphelinat s’est de nouveau doté d’une vache et d’un veau.

Le comité directeur nous charge d’une doléance : les enfants sont, pour certains, maintenant en âge de recevoir une petite formation à  un métier artisanal et deux formateurs sont nécessaires ; l’aide financière de SOS Madagascar est fortement souhaitée. Nous promettons d’en parler aux membres de l’association dès notre retour en France.

C’est avec un pincement au cœur que nous disons au revoir à  nos petits pensionnés et « poulet de chair » a une petite larme au coin de l’œil’¦

  • Il nous reste encore quelques jours et nous décidons de descendre vers le sud-ouest de l’île.
  • Nous traversons l’Isalo pour atteindre Toliara (Tuléar) et Ifaty. Nous profitons de la plage et faisons une cure de poissons, de gambas.
  • Nous remontons vers Fianarantsoa et bifurquons vers le sud-est en direction de Manakara : baignades et fruits de mer au programme. Pour le retour vers Tana, nous prenons le train: environ 180 km en 12 h 30 ! Nous sommes gagnés par la nonchalance malgache et prenons les choses avec philosophie !
  • 28 janvier 2006 : retour à  Tana et à  ses embouteillages. C’est un avant-goût de notre retour à  la vie parisienne. Justine et sa famille nous réservent une grande fête, bien arrosée. Dans l’avion qui nous ramène vers la France, nous restons pensifs, la tête pleine de souvenirs heureux.

Mada, qu’est-ce-qu’on t’aime ‘¦

4 commentaires

  1. Merci à Jean-Pierre et à Andre pour ces photos, sincerement.

    Super !

    A vous lire, l’emotion, les parfums, la joie des enfants, cela nous pince le coeur et nous pique les yeux.

    Nous avons hâte de retourner voir ces merveilles…..
    Encore bravo à notre cher webmaster qui fait un travail formidable.
    Herve

  2. Ah la la, (en 2 mots, elle se reconnaîtra !)

    Çà donne toujours envie d’y retourner !
    Madagascar, c’est comme une drogue …
    Ton île, cette couleur rouge, tu nous ensorcelles, nous sommes fanafodé. Et déjà accro, nous ne pensons qu’à y retourner.
    C’est toujours avec un pincement au coeur que je revois mes photos et que je me délecte des discours de mes amis quand ils reviennent de la grande île !
    Alors, JP, Dédé, et tous les autres, quand ferons-nous un charter sans vol retour pour Tana ?

  3. Moi, je vous propose à ceux qui veulent partir au plus tôt le CPE (Charter Plein d’Enfoirés)! Nous aussi, nous sommes des bénévoles nourris à la bonne volonté et abreuvés d’amour des autres. Si nous nous serrons les coudes, nous l’aurons ce CPE, pas le CHARTER mais la Combativité Passion Energie ! C’est juste un moment de délire (ne vous inquiétez pas pour mon état mental SVP). Amitiés à tous.

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