Vendredi 30/10/14 :
La nuit n’a pas été si douce que cela et elle a été surtout très courte : premières rencontres avec les moustiques, réveil très matinal car à 4h 30 le soleil est déjà levé (on est au sud de l’hémisphère sud) et les Malgaches ne semblent pas être des adeptes de la grasse matinée !
Il est 7h et…il y a déjà une coupure d’eau. On nous apporte un saut d’eau et un broc. Il faut donc s’en contenter ; du coup, nous prenons conscience combien nous sommes, en France, des privilégiés : il suffit d’ouvrir un robinet et l’eau – froide ou chaude – coule à flots ! Idem pour la chasse d’eau des toilettes…
Le salut cordial de Madame Holy, l’attention du personnel de la maison d’hôtes, les saveurs des confitures faites maison et les jus des fruits locaux au petit déjeuner redonnent le sourire à tous.
Programme du jour : visite de l’orphelinat ; achats pour les festivités de l’inauguration ; confection des tartes, préparation des paquets-cadeaux…
Nous sommes tous très émus à notre arrivée à l’orphelinat : nous en avions tellement parlé ces derniers temps. Madame Berthe – la directrice – Madame Lorette et Madame Marie, deux éducatrices, nous accueillent chaleureusement. A Madagascar, il est d’usage de nommer une personne par son prénom précédé de Monsieur ou Madame. Nous commençons par une brève réunion de travail afin de planifier les préparatifs de l’inauguration : une équipe pour les courses, une autre pour la cuisine, une autre pour la logistique.
Une visite des lieux est ensuite conduite par la responsable de l’établissement.
Nous commençons par la partie « école ». Dans la cour de récréation fraîchement entretenue, les dix-huit écoliers quasiment tous en blouse bleue – 12 en CP1 et 6 en CP2 – nous font la fête. Six élèves sont des pensionnaires de l’orphelinat, les autres viennent de l’extérieur. Nous remarquons que quelques-uns sont pieds nus. L’instituteur et l’institutrice sont deux anciens pupilles de l’orphelinat. Jérémy, un jeune Français envoyé par la Défap, aide à l’apprentissage de la langue de Molière dans les deux classes.
Le mobilier – tables-bancs, armoires, tableaux entièrement financés grâce aux dons faits à l’association – est de qualité et robuste. M Anselme, que nous n’avons malheureusement pas pu rencontrer sur place, a fait du bon travail.
Premières photos devant les salles de classe avec les enfants.
Nous sommes surpris par les latrines destinées aux enfants et situées à l’extérieur du bâtiment. La salubrité de ces lieux d’aisance sera un des sujets à évoquer avec les responsables de l’orphelinat.
Nous rendons ensuite visite à Pinatte et Rosalinda, les deux vaches, qui sont respectivement mère et fille. La dizaine de cochons, dont les petits sont destinés à la vente, complète le bétail. Coqs, poules et poussins sont élevés en plein air. M René est chargé de l’apprentissage de l’élevage et de l’agriculture aux jeunes de l’orphelinat. Ici, on cultive des légumes, des brèdes (feuilles comestibles) et des géraniums destinés à la vente pour en extraire l’huile essentielle. Le jardin souffre du manque d’eau ; le château d’eau ne suffit plus et il faudrait creuser à au moins 15 m pour atteindre la nappe phréatique.
L’heure avance…Il faut aller faire les courses !
Premier arrêt : le supermarché. Il n’est pas aussi achalandé qu’en France mais on y trouve l’essentiel.
Ensuite le marché : coloré, bruyant, pittoresque. Nous commandons 10kg de porc bien gras et marchandons une dizaine de poulets vivants (qu’il faudra tuer et plumer…brrrr). Il ne faut surtout pas oublier les 15 kg de riz ! Pour compléter le tout : bananes, mangues à l’odeur si alléchante et la vanille que les marchands ambulants nous vantent comme étant la meilleure du monde.
Retour à l’orphelinat où nous retrouvons Danielle entourée d’une ribambelle d’enfants réclamant des câlins. Image touchante : une « maman poule » vazaha au milieu de tous ces poussins colorés. Christiane et Muriel ne sont pas en reste !
Au boulot les filles ! La pâtissière (Laura) vous attend pour préparer les douze tartes pour demain ! L’équipe s’active…Le four traditionnel, en briques et fonctionnant au charbon, n’est pas adapté à la cuisson des tartes. Il faut trouver une solution très rapidement. Nous faisons appel à la solidarité légendaire des Malgaches. Madame Nicole, gérante d’un restaurant, peut mettre à disposition sa cuisine et ses fours ! Merci Dame Nicole à qui l’on a fait plein de bisous !
L’équipe logistique – Patrice, Philippe, Vincent – n’a pas chômé : les sacs à dos ont été garnis de cahiers, trousse, stylos, gilet réfléchissant…La salle est décorée. L’impatience des enfants est à la hauteur de l’ardeur des adultes.
Cette première journée a été certes épuisante mais le sourire de tous, les enfants comme les adultes, a été le meilleur dopant naturel que l’on ait pu trouver jusqu’ici !
Oups ! J’ai oublié de vous dire que nous avons tout de même fini la journée au restaurant (romazava, ravitoto et plein d’autres bonnes choses)et qu’ensuite nous avons guinché au rythme d’un orchestre local excellent. Muriel a « kiffé » les danses malgaches et Patrice s’est déhanché à qui mieux mieux !
Oui, tout fini par des danses à Madagascar…
Petit complément : A Akanisoa, on cultive effectivement des légumes, des brèdes (feuilles comestibles) et des géraniums destinés à la vente pour en extraire l’huile essentielle.
À ma grande surprise, on cultive également une mauvaise herbe en Europe, l’Ambroisie. Il s’agit d’une variété différente probablement qui présente des vertus thérapeutiques récemment découvertes.